Secret

La guerre des secrets (secret des sources, secret défense, secret de l’identité des membres des forces spéciales) est de nouveau d’actualité.

Si le principe de la confrontation entre le « droit de savoir » et le « devoir de cacher » est connu depuis longtemps, c’est son intensité qui surprend (huit convocations de journalistes devant la DGSI en mai 2019).

Le « secret défense » est une protection indispensable pour notre démocratie mais il ne doit pas être utilisé pour dissimuler au pays des agissements dont notre gouvernement ne serait pas fier. Par exemple, peut-on y recourir pour sanctionner des journalistes ayant révélé que des armes françaises seraient utilisées dans le conflit yéménite ?

Le secret de l’identité des membres des forces spéciales est une protection indispensable pour nos soldats agissant pour la défense de notre République mais peut-on sérieusement l’opposer à des journalistes du Monde qui révèlent, dans le cadre d’une enquête sur l’affaire BENALLA, qu’un desdits membres assure à titre privé la protection d’un oligarque russe de passage à Paris ?

En matière juridique, le secret est donc un concept protéiforme. On voit bien que cette protection indispensable doit avoir pour limite le droit à l’information du public sur des sujets d’intérêt général.

Indispensable comme bouclier pour protéger notre démocratie, le Secret ne doit pas être transformé en glaive pour empêcher la presse de questionner ladite démocratie.

Fabrice LORVO

Facebook
Twitter
LinkedIn