Réforme

 

A l’origine, Re-forme, signifie Retour à la beauté…

La forma en latin est l’une des façons de désigner la valeur esthétique d’un objet ou d’une personne. Au seizième siècle, c’est cette beauté – celle de la Bible – que voudront retrouver les Réformateurs. Contre les beautés trop matérialistes d’un certain clergé…

Mais cette beauté sobre ira à la casse. Jusqu’à ce qu’au XXème siècle un « réformé » ne soit plus qu’un type jugé inapte à faire son service militaire. Une personne mise au rebut.

Depuis, le mot n’a fait que se dégrader. En politique, il est clairement passé à droite, notamment lorsque Edouard Balladur lui consacra un livre en 1992 (Dictionnaire de la réforme)… Aujourd’hui, il est une menace. La réforme des retraites est vue comme l’envoi à la casse de milliers de personnes…

Ce mot, désormais à l’opposé de sa valeur initiale, Emmanuel MACRON l’avait adroitement évité durant la campagne de 2017*.

Dès son arrivée au pouvoir, il l’a utilisé. Inévitable mot-outil du métier politique probablement. Mais aussi mot-arme vite retournée contre celui qui l’emploie.

Sait-il qu’en français de la Renaissance, existait le mot « Reformation » ? Un beau mot choisi récemment par une marque  californienne de vêtements éthiques et naturels ?

 

Mariette Darrigrand

(* Pour ceux que ça intéresse : Cf. mon article dans la Revue Etudes de septembre 2017, Emmanuel MACRON en dix mots)

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